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Page:Hennique - Pœuf, 1899.djvu/97

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PŒUF.

Et je ne perdais pas de vue ses jambes grêles qui galopaient avec furie.

— André ! clama mon père, quand je passai devant notre maison.

Je ne l’écoutai point. « Tant pis ! » Il fallait que j’attrapasse Lapin, que je le punisse de sa traîtrise, de la perfidie de Marie, — et que je vengeasse Pœuf, mon pauvre Pœuf.

— Lâche ! recommençai-je à crier.

J’ignore si ses jambes se mêlèrent, ou s’il butta contre une racine ; mais brusquement j’aperçus mon Lapin à terre. Je l’accablai de gifles, de coups de poing.

— Tiens ! gueux… Tiens ! brigand… Voilà pour Pœuf !… pour moi et pour Pœuf !

Il se remit sur pieds. Nous nous étreignîmes ; mais de nouveau il mesura le sol, en un clin d’œil. Et les gifles continuèrent à pleuvoir sur sa face poudrée de son ; et je tapais ferme ; et je crois que je l’aurais assommé, — si une main ne m’avait relevé,