Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/115

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parlait un si grand nombre de langues qu’il les confondait toutes.

Mes précautions étaient prises. Dès que l’homme que nous fuyions montrerait son nez, on devait me prévenir. Ce fut un domestique barbarin, en robe blanche ceinturée de rouge, qui se jeta sur moi, dans le bar, pour m’annoncer que le « missié » venait d’arriver, qu’il occupait la chambre n°214 et faisait sa toilette… Quelle fuite ! monsieur ! Nous riions cependant, elle et moi, comme des enfants, dans la victoria qui nous emportait vers Mena House, au pied des pyramides. Un jeu, mon bon monsieur, c’était un jeu, un vrai jeu de femme, dont la mâtine se régalait sans la moindre pudeur. Elle prenait, à voir courir ses deux coqs, le maigre chassant le gras, un plaisir enfantin et compliqué que nous autres, hommes, ne pouvons pas comprendre…

Les pyramides, les bédouins, les chameaux couverts de tapis, les petits ânes et leurs bâts à pom-