Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/126

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pense, d’aller dans le jardin public, où déjà courent quelques enfants, de s’appuyer aux claires-voies et, de là, regarder les servantes debout sur l’appui des fenêtres et frottant les carreaux.

Je l’ai fait ce matin, et cela m’a valu une aventure. Je venais de dépasser la grosse horloge, et je tournais à l’angle du square Saint-Éloi lorsque, sur le banc qui se trouve là, dans le retrait de la pelouse, j’aperçus un gentleman du plus ample calibre. Je le regardai, il me regarda, et nos regards semblaient dire en se croisant : « Quel est cet homme abondant et sympathique que je ne connais point. »

Nous nous sommes salués. C’était, ce matin, un matin suave et léger d’avril et il y avait dans l’air ces souffles tièdes qui poussent les gens vers leurs frères inconnus.

Nous avons tout d’abord échangé quelques pronostics météorologiques, qui se trouvèrent également favorables. À la suite de quoi, il m’invitait