trarient systématiquement les désirs des créatures ? Connaissez-vous un brun qui n’eût aimé à être blond, un blond qui ne rêve d’aile-de-corbeau, un savant qui n’envie les ténors, un athlète qui ne jalouse les damoiseaux, un calculateur qui n’aspire à danser, un empereur qui ne désire vivre dans une roulotte, un héros qui n’aspire aux pantoufles, un don Juan que ne démange l’envie d’être cocu ?…
« Pourtant, une fois, il se trouva sur la terre un homme content de son destin. C’était votre serviteur, monsieur, au temps où je faisais plier les trottoirs. Jamais plein-de-soupe ne s’accommoda si jovialement de ses rondeurs ! Ma satisfaction confondait les moqueurs les plus acharnés. Ma belle humeur et la resplendissante fraîcheur de mon teint charmaient la société. Dans tout le pays il n’était ni festin ni fine partie où je n’avais mon couvert. On m’avait surnommé Boulus, ce qui ne veut rien dire, mais s’entend fort bien.