Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/233

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reuses, par le miracle d’un incroyable aveuglement, vienne à s’éprendre de moi et, me voyant sous l’aspect d’un prince séraphique, m’offre le vierge délice d’un corps de roses et de fraises ; que la plus belle femme du département follement éprise de mes avantages s’introduise nue dans mon lit, grâce à la complicité des larbins ; qu’une rosière fraîche et caressante comme une matinée d’avril s’amourache de votre serviteur au point de venir, un soir, le régaler des danses les plus lascivement orientales, cela ne changerait rien à rien.

Je n’en aime qu’une, je n’en veux plus qu’une, c’est elle.

Elle le sent. Je crois que cela l’effraie. C’est une de ces blondes qui, durant les orages, tremblent comme de petites filles. Je me demande si elle ne me céderait pas plus volontiers si je la désirais avec moins de fureur. Sans doute, appréhende-t-elle, la chère petite, de s’élancer sur cet océan convulsif. Misère de moi !