Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/39

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à l’emprise des vagues et flottent sur la mer.

L’obèse est comique jusque dans le trépas. Même le croque-mort, qui gémit sous le poids du client, trouve encore le moyen de plaisanter. Un bossu fait peur ; un ventru fait rire, c’est entré dans les mœurs ; désormais, nul n’y pourra plus rien changer.

Ainsi, au théâtre, où les sots prétendent trouver une image de la vie, les gros ne servent qu’à faire rire : une bedaine, messieurs, voilà la dernière ressource de l’amuseur essoufflé. L’action traîne, le public bâille, la critique fronce les sourcils, attendez ! Une porte s’ouvre, voici le coïon !

Pauvre gros cabotin gonflé dans les gargotes et les buffets de gare, pauvre sphère de l’absurde, qui roule au milieu des éclats de rire, nul ne te fit jamais l’aumône amère du couplet sur les clowns ! On plaint en musique Paillasse sous sa farine. Mais non point l’obèse timide, gaffeur et cocu, l’obèse embusqué, nouveau riche, goinfre,