Page:Henri Béraud - Le Martyre de l'obèse, 1922.djvu/62

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appel à ma vieille camaraderie ; une fois de plus, on échangerait le baiser de concorde à l’ombre de mon amicale mappemonde. Mais alors, pourquoi se donnait-elle la peine de m’émoustiller avec son sourire et ses yeux tendres.

Pourquoi, vous le demandez ?

Eh ! fichtre ! pour le plaisir de tourner la tête à un brave garçon, en vraie gamine qu’elle était. Cela n’était assurément ni bien rare, ni bien nouveau. Quel homme, à notre âge, ignore ces vérités ? Je me les répétais, très inutilement. Une fois pris, on l’est bien, et j’étais en train de m’en apercevoir.

Elle voulut passer la Manche sur le pont du bateau, et, comme elle avait un peu froid, elle se fit, durant le passage, dorloter comme une petite fille… Bref, lorsque nous nous quittâmes, à la gare du Nord, elle pour se rendre chez une parente, à Passy, moi, pour regagner mon domicile, j’étais à peu près toqué.