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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

le déhanchement ou la flexion qu’il attendait d’elle, certain sourire dont rayonnait son joli visage l’attachait à lui par surcroît. Quand la musique cessa de jouer et qu’ils se lâchèrent, ce fut Hélène qui témoigna du désappointement. Les premières notes d’une autre danse la trouvèrent debout.

Ils ne quittèrent l’établissement qu’à l’heure du dîner. La jeune femme riait, plaisantait. On aurait dit que, venue là pour contenter Marc, elle y avait elle-même puisé un dérivatif secrètement désiré par toute sa personne. Au surplus, quel démon se glissait en elle ? Loin d’éprouver dans l’omnibus une fatigue quelconque, elle se sentait le corps dispos comme après un bain et d’une humeur, si l’occasion s’en était offerte, à recommencer sur-le-champ. Tout à coup, elle songea qu’il dépendait d’elle de s’accorder aussi souvent qu’il lui conviendrait le plaisir étonnant qu’elle avait goûté. Cette pensée l’occupa jusqu’à son sommeil. Le jour d’après, la tentation s’était faite si vive qu’il lui fallut toute sa sagesse pour y résister et remettre à plus tard une autre expérience. Mais, le lundi, n’y tenant plus, elle fit signe à Marc et reprit le chemin de Sémiramis. Ils y retournèrent le mardi.

Ce fut alors que, trahissant un léger scrupule, elle dit au jeune homme d’une voix gaie :

— Toujours tête à tête ! Toujours nous ! La musique, je me lève, nous nous ébranlons… On finira par nous nommer les inséparables et j’avoue, en conscience, qu’on n’aura pas tort. Et puis, tu