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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/15

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

donna-t-elle à réfléchir aux suites d’un éclat, car la défense qu’elle esquissait fut des plus réduites et elle se laissa immerger.

Hélène et son mari, coude contre coude, se mirent à marcher sur le sable du grand pas lent et méthodique qu’ils affectionnaient, mais sans échanger une parole. Le commandant baissait la tête et semblait soucieux. Soudain, se tournant vers sa femme :

— Oui, fit-il, reprenant la conversation au point précis où, brusquement, cinq minutes plus tôt, elle avait été suspendue, quand j’entends résonner de vos paradoxes, je me demande où vous puisez de pareilles idées !

— M’en avez-vous donc connu d’autres ? Les aurais-je prises en quatre mois ? demanda Hélène.

— Assurément, non ! dit Michel. Mais, à chacun de mes voyages, ou elles m’étonnent plus, ou je les déplore davantage.

— Vraiment ? Vous êtes certain ? Pour quelle raison ?

Le marin déploya un geste évasif.

— Elles sont si loin de celles du monde dont nous sommes issus ! Elles s’apparentent si étroitement à celles de milieux que vous n’aimez guère fréquenter !

— On peut penser avec sagesse, répartit Hélène, sans avoir toujours les mains propres.

Le commandant haussa l’épaule d’un air affligé et fit quelques pas en silence. Tout à coup, s’arrêtant et secouant la tête :