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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/162

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

— Oh ! fit Hélène.

Elle répéta : « D’une insolation ? » comme si le mot l’interloquait, lui semblait obscur, puis demanda d’une voix rapide :

— Son état est grave ?

— Hélas ! oui… Nous craignons… Excessivement grave !… Aucun espoir, malheureusement, ne paraît permis.

— Mais enfin, cria-t-elle, que dit la dépêche ?

M. Laroque prit un air sombre et baissa les yeux.

Hélène sentit un nouveau froid lui gagner les membres en scrutant ce visage qui se dérobait. Déjà, la mort de son mari, foudroyé si loin, ne faisait pour elle aucun doute. Cependant, elle voulait une confirmation. Deviner un malheur d’une telle importance nous semble une aide ignominieuse prêtée au destin. Craintivement, elle souffla :

— Tout est-il fini ?

Le visiteur lui répondit d’un lent signe de tête. Alors, elle se mit à pleurer.

Marc, justement, était sorti, vingt minutes plus tôt, pour aller prendre une inscription à l’École de Droit. Hélène l’attendit dans les transes. Elle sanglotait, mais souffrait moins de la catastrophe que d’avoir tout à l’heure à la révéler. Dans son esprit, avant elle-même, plus directement, celle-ci frappait et son beau-fils, et ensuite sa fille. L’étendue de la perte, infinie pour elle, n’allait-elle pas déterminer dans ces jeunes natures un désordre animal d’une violence affreuse ? Quand Marc