Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/201

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
199
LE SUPPLICE DE PHÈDRE

symptômes, l’état de Marc s’améliora, la chaleur décrut, ce qui n’était qu’une forte grippe, s’affirmant comme tel, se mit en devoir d’évoluer, toute raison d’inquiétude disparut enfin. Le docteur triomphait avec modestie. Hélène, brisée par la fatigue et les émotions, mais trop heureuse pour en porter physiquement les traces et, d’ailleurs, vivant sur ses nerfs, présentait une figure de ressuscitée. On arrivait à cette période délicieuse de mars qui, chaque année, vient, blonde et brève, luire comme une dent d’or entre les hivers d’Île-de-France. Un pâle soleil dégourdissait l’atmosphère des rues. Elle en profita pour sortir.

Ce fut alors que la concierge, un matin, lui dit :

— Il est venu, ces temps derniers, plusieurs fois, une dame demander des nouvelles sans vouloir monter.

— Ah ! fit Hélène avec froideur. Une dame de quel genre ?

La concierge hésita.

— Plutôt jeune que vieille ! C’est difficile de préciser. Elle porte une voilette.

— Mais vous a-t-elle donné son nom ?

— Rien du tout, madame !

— Quand cette personne est-elle venue pour la dernière fois ?

— Hier matin, dit la concierge. Oui, sur les dix heures ! Je lui ai dit que monsieur Marc allait beaucoup mieux.

— Bien ! fit Hélène. Je vois qui c’est… Une