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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

— Comme il vous plaira ! dit Hélène. J’aurais voulu être comprise sans plus insister ! décocha-t-elle en aiguisant un perfide sourire. Puisque c’est impossible, allons droit au fait ! Marc a beaucoup de légèreté, beaucoup d’imprudence, c’est encore un enfant beaucoup plus qu’un homme. Je suis venue vous demander de rompre avec lui.

Elle avait mis toute sa hauteur dans cette dernière phrase. La vieille maîtresse ferma les yeux, parut réfléchir et, tout à coup, articula, d’un air de défi :

— Mais, madame, qui vous dit que, pour cette rupture, ma volonté seule suffirait ?

— Oh !… fit Hélène, déconcertée. Sincèrement, madame…

— Les sentiments qu’a Marc pour moi vous sont-ils connus ?

— Non, je l’avoue ! J’ai négligé de m’en enquérir. Mais enfin, madame, j’ai des yeux ! Ils sont ouverts sur le courrier qui arrive chez moi. Quand une personne, presque chaque jour, en relance une autre…

— Relance, dites-vous ?

— C’est le mot propre ! En relance une autre… Oh ! vous pouvez chercher, madame, une autre expression ! Encore, ce matin, cette dépêche…

— Je serais bien surprise qu’elle eût troublé Marc !

— En effet ! dit Hélène. Il ne l’a pas eue.

— Pas plus, sans doute, qu’aucune des lettres