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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

adressées par moi depuis qu’il est assujetti à garder la chambre ?

— Pas plus qu’aucune. Non, c’est exact ! Assurément, non ! J’ai détruit à mesure ce qui parvenait.

— Tenez, madame, sans le savoir, je l’aurais juré ! fit, avec un sourire aigu, Mme Aliscan. Et j’en suis heureuse ! reprit-elle. Son silence commençait à me faire souffrir. Mais revenons à la question qui vous intéresse ! Votre franchise appelle la mienne, que vous excuserez si vous la trouvez un peu dure. Mon bonheur m’est trop cher pour que j’aille le rompre. Marc le ferait qu’il sortirait de mon existence sans perdre sa place dans mon cœur. Mais je l’aime trop pour qu’il me cause un pareil chagrin !

La fermeté de cette réponse confondit Hélène. Dans le for de son âme, elle la trouvait digne. Puis, ses regards s’étant posés sur la bouche flétrie, l’image de Marc vint à passer entre elle et cette bouche et le langage qu’elle estimait lui parut grotesque. À l’aise et confiante, cette vieille femme ? La présomption qu’elle témoignait méritait des coups ! Son visage se durcit et elle riposta :

— Votre attitude se comprendrait, s’expliquerait, du moins, et moi qui suis sans préjugés, oui, je l’admettrais, si la nature pouvait sans honte invoquer ses droits dans vos relations avec Marc. Mais, hélas ! il s’en faut qu’il en soit ainsi !

— Comment, madame, si la nature… Que voulez-vous dire ?