Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/22

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II


Le 7 janvier 1912, soit treize ans plus tôt, le capitaine marin Michel Soré, sa toute jeune femme ayant pris froid au sortir d’un bal, s’était, à son insu, réveillé veuf, avec la charge de son fils âgé de quatre ans. Il naviguait à cette époque dans les mers de Chine. La terrible nouvelle l’avait frappé comme son navire venait d’entrer en rade de Hong-Kong, et d’autant plus désemparé, d’autant plus rompu que la dépêche lui apprenait simultanément et la maladie, et la mort.

Michel n’avait plus ses parents. Ceux qu’il tenait de son alliance habitaient Quimper ou, plus exactement, à quelques kilomètres de cette ville, une propriété assez vaste où ils menaient une vie paisible et sans prétentions. Ils y avaient recueilli Marc après les obsèques, heureux, les pauvres gens, dans leur chagrin, d’ainsi pouvoir acclimater et garder entre eux l’enfant mis au monde par leur fille.

Les toutes premières années d’un être ont toujours du charme, fussent-elles incolores, même