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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/42

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

crû en lui et dissipé le sentiment d’animosité qui semblait pressé d’y grandir. Sa seconde mère, au bout d’un mois, le tenait en main comme si jamais, antérieurement, il n’avait vécu sous une autre coupe que la sienne. Et non seulement elle en était absolue maîtresse, mais elle s’en savait adorée,

Résultat décisif que le temps d’école ne devait ensuite que parfaire. Si c’est, depuis 1915, vérité commune que les parents ont élargi la limite du gouffre où les poussent du pied leurs enfants, ce n’était pas dans la maison de Michel Soré qu’on eût trouvé, à nulle époque, la confirmation d’un renoncement aussi stupide et aussi honteux. Là, les principes nés de la guerre ou mûris par elle et l’extension des Droits de l’Homme aux républicains dont on coupe le pain en tartines, pour généreux que fussent le cœur et l’esprit d’Hélène, étaient ignorés solidement. Quand son beau-fils avait atteint les classes supérieures, après avoir, dans les premières, fait de bonnes études, sans jamais, cependant, en tenir la tête, loin de laisser progressivement son autorité, comme il est d’usage, s’affaiblir, elle l’avait accentuée, rendue plus jalouse, de même qu’un peintre consciencieux multiplie ses soins lorsqu’il arrive aux derniers détails d’un tableau. À mesure qu’elle gagnait en maturité, le penchant qu’elle avait pour la tyrannie ne faisait, d’ailleurs, que s’accroître, et, plus les cours que suivait Marc prenaient d’importance, plus sa nature, que passionnaient les difficultés, y puisait de goût pour sa tâche.