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Page:Henri Deberly Le Supplice de Phèdre 1926.djvu/65

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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

l’intelligence n’était pas émue tout plaisir vous semblait une stupidité, et vous trouvez de l’agrément, entre deux lectures, à regarder, sur une estrade, des brutes qui s’assomment !

— Ah ! çà, dit Hélène, es-tu fou ? Moi, cria-t-elle, comme outragée, la figure défaite, moi, de l’agrément à la boxe ! D’où peut bien te venir une pareille pensée ? Mon pauvre enfant, elle me répugne et je la déteste !

— Alors, pourquoi, demanda-t-il, m’y conduisez-vous ?

— Mais, pour changer un peu… pour te distraire !

Ce fut à son tour de bondir. Il le fit en gamin, les talons claquant, les mains battant l’une contre l’autre à coups rapprochés, la tête agitée furieusement. Souvent, ainsi, de réflexions chagrines ou sérieuses qui semblaient l’occuper avec insistance, on le voyait, sans transition, plonger dans la joie.

— Çà, me distraire ! dit-il enfin, recouvrant son calme, aussi comique de suffisance qu’un instant plus tôt d’abandon tapageur et de naïveté. Comme un sauvage de Baltimore ? Comme une brute d’Anglais ? Ah ! vous avez plutôt de moi une sale opinion ! Des batailles de gouapes, me distraire ! Alors, dites donc, le vélodrome, c’est peut-être aussi… Oh ! oh ! oh ! lança-t-il d’une voix suraiguë, les écureuils pour mon plaisir, vraiment ça passe tout ! Si je prévoyais cette réponse…

Et, ressaisi par la gaieté, s’écartant d’un pas, il pivota sur le trottoir, les bras étendus.