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LE SUPPLICE DE PHÈDRE

soupirant ! Ta folie méritait un accueil plus chaud, Elle aurait touché bien des mères. Moi, que veux-tu, malgré le siècle et malgré la mode, j’ai le droit de garder un certain bon sens. Au surplus, fit-elle, brisons-là ! Depuis quand ai-je besoin de me justifier ? Avec ou sans ton agrément, qu’il te plaise ou non, j’écrirai dès ce soir à la mère d’Alice ou j’irai la voir ces jours-ci. De toute façon, tu peux compter qu’elle saura par moi la manière dont sa fille occupe ses loisirs !

Marc changea d’attitude et joignit les mains.

— Et si je vous promets ? Si nous rompons ?… Si je vous jure que, quoi qu’elle fasse, j’aurai l’énergie… Réfléchissez ! murmura-t-il d’un ton suppliant.

Elle leva les épaules.

— C’est tout fait ! dit-elle.

— Cependant, petite mère, vous admettrez bien…

— Assez, fit Hélène. Plus un mot !

Il tourna en silence pendant une minute. Deux sentiments, dans son esprit, se livraient un duel où la rébellion l’emporta. Et, soudain, se postant devant sa belle-mère :

— Mais, vous rendez-vous compte que c’est ignoble ? prononça-t-il en insistant sur le dernier terme avec une grimace dégoûtée.

La face d’Hélène eut, un instant, cet aspect tragique, cette expression de saisissement mêlé d’épouvante que revêt un visage dans une catastrophe.

Lorsqu’elle eut retrouvé un peu d’équilibre :

— Ah ! tais-toi ! cria-t-elle. Ah ! tais-toi ! tais-