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— IX —

Pour mettre le lecteur à même de saisir d’autant mieux mes intentions prédominantes, je crois utile de placer encore ici quelques léodicismes, que l’on retrouvera dans la suite de cet ouvrage avec une foule d’autres

PHRASES WALLONNES.

TRADUCTION VULGAIRE.
Mohonn à vintt ou a rinte : Maison à vendre ou à rendre.
Il a ploû fameûsmin del nutt : II a pleu fameusement de la nuit.
Voss sèiai ki gott : Votre séau qui goutte.
Disfé vo solé po lè-z-èkrâhî : Défaites vos souliers pour les engraisser.
I chess po l’krèveûr di l’ouh : II chasse par la crevasse de la porte.
N’alé nin âtoû d-l’aiw, savé ! N’allez pas à l’entour de l’eau, savez-vous !
— Ji n’pou mâ : — Je ne peux mal.
Ell estî leû treû : Elles étaient leurs trois.
L’èfan m’a tote dipihî : L’enfant m’a toute dépissée.
Vola l’mess foû, li skol foû : Voilà la messe hors, l’école hors.
Jowé â mâïe : Jouer aux maïls, aux chiques.
Mett dè dra â kurech : Mettre des draps au curage.
Ovré è peur lè bress : Travailler en purette.
Vola l’dra d’mohonn, diné-mel. Voilà le drap de maison, donnez-mè-le.
Magnî s’kwatreûr : Manger son quatre-heures.
Beûr on d’mèie di France : Boire un demi de France.
Flip è d’ja evôïe : Ph’lippe est d’jà envoie.
On kârti d’sett pless a louwé : Un quartier de sept places à louer.

Tel est le but essentiel vers lequel j’ai dirigé tous mes efforts en donnant le jour à cette production : c’est de purger notre conversation française de tous ces wallonismes qui dénaturent le caractère de cette belle langue, si répandue par toute l’Europe, disons plutôt par tout l’univers, et que nous avons d’ailleurs choisie pour la discussion, la rédaction et la promulgation officielle de nos lois : j’ai l’espoir que ses vrais appréciateurs m’en sauront gré.

Je dois maintenant exposer le système d’orthographe auquel j’ai donné la préférence pour la composition de ce