Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/17

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du contraire, accumulées dans l’ouvrage sur la Littérature des Nègres, pourraient être fortifiées de nouvelles preuves.

Dans les désastres de Saint-Domingue, des forfaits épouvantables ont été commis par des hommes de toutes les couleurs ; mais à des Blancs seuls appartient l’invention infernale d’avoir tiré à grands frais, de Cuba, des meutes de chiens dévorateurs, dont l’arrivée fut célébrée comme un triomphe. On irrita, par une diète calculée, la voracité naturelle de ces animaux ; et, le jour où l’on fit, sur un Noir attaché à un poteau, l’essai de leur empressement à dévorer, fut un jour de solennité pour les Blancs de la ville du Cap, réunis dans des banquets préparés autour de l’amphithéâtre, où ils jouirent de ce spectacle digne de cannibales[1]. Comparez ici la conduite des Blancs, qui se disent civilisés et chrétiens, avec celle des esclaves

  1. Voyez le Cri de la nature, par M. Juste Chanlatte. 8°., Cap Henri, 1810, pag. 48 et suiv. Ce morceau est écrit avec l’énergie de Tacite.