Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/18

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qui, la plupart, avoient été privés des ressources de l’éducation et des lumières de l’Évangile, et voyez à qui reste l’avantage du parallèle.

Depuis vingt-cinq ans, des calomniateurs n’ont cessé d’imputer les troubles de Saint-Domingue aux amis des noirs. Si la justification de ceux-ci n’étoit pas portée à l’évidence, ils la trouveroient dans l’aveu franc et naïf d’un Colon dont l’ouvrage vient de paraître[1].

En 1791, M. du Chilleau, gouverneur de Saint-Domingue, ayant convoqué les milices de la province de l’Ouest pour célébrer la fête du 14 juillet, on y vit rassemblés les Dragons coloniaux blancs et les Dragons nègres et mulâtres libres. On distribua des rubans tricolores aux premiers, les autres s’attendoient avec raison à recevoir la même faveur ; mais sur les réclamations de quelques Blancs, on la refusa aux Dragons noirs et sang mêlé. M. Grouvel avoue « que la guerre civile prit naissance à

  1. Voyez Faits historiques sur Saint-Domingue, depuis 1786 à 1805, par M. Grouvel, 8°., Paris, 1814.