Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/24

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propre cœur, jugeant tous les hommes, ne croient pas sans doute à la vertu désintéressée, et supposent toujours aux autres des sentimens vils. Non, la postérité ne pourra jamais concevoir la multitude et la noirceur des menaces, des impostures, des outrages dont, jusqu’à l’époque actuelle inclusivement, nous fûmes les objets et dont plusieurs d’entre nous ont été les victimes : on essaya même, et sans succès, de flétrir le nom de Philantrope, dont s’honore quiconque n’a pas abjuré l’amour du prochain. Puis, d’après le langage usité alors, il fut du bon ton de répéter que les principes d’équité, de liberté étoient des abstractions, de la métaphysique, voire même de l’idéologie, car le despotisme a une logique et un argot qui lui sont propres.

Dans l’Exposition des produits de l’industrie en l’an X, un fabricant de Carcassonne présenta des draps pour la traite des Nègres[1].

  1. V. Exposition des produits de l’industrie, an X, p. 23.