Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/25

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Sans encourir le blâme de juger témérairement, on peut croire que tous les syllogismes sont subordonnés à l’intérêt de sa manufacture. Hors de là, tout doit être pour lui abstraction et métaphysique. Il en est de même des armateurs qui voudroient partir pour la côte de Guinée, avec l’espérance qu’après les cinq ans révolus, pour continuer la traite, elle seroit prolongée indéfiniment.

Mais avec des hommes auxquels on ne peut accorder de l’estime, ne confondons pas tous les planteurs, il en est qui avoient adouci les rigueurs de l’esclavage, soit qu’ils fussent dirigés par des sentimens de bonté, soit qu’ils sentissent la nécessité de composer avec les circonstances, car il faut souvent tenir compte aux hommes du bien qu’ils font et du mal qu’ils ne font pas, sans scruter trop sévèrement les motifs qui président à leur conduite. On voit actuellement des Colons disposés à reconnoître dans les ci-devant esclaves, des cultivateurs libres, auxquels on accorderoit un quart du produit. Ce système avoit été établi par Tous-