Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sous presse : l’oisiveté y est punie, le travail exercé par des mains libres y est protégé et récompensé, l’éducation et les arts y font des progrès ; des journaux et d’autres ouvrages y sont rédigés et publiés par ces enfans de l’Afrique à qui la mauvaise foi conteste des talens, et même l’aptitude pour en acquérir ; la répudiation et le divorce sont proscrits ; au concubinage introduit et fomenté par la débauche des Européens, succède la sainteté du lien conjugal ; les mœurs s’épurent, la religion y est respectée[1] : certes, voilà une amélioration sensible, un progrès dans l’art social.

Le chef a juré de ne pas souffrir le retour de

  1. Dans l’ouvrage cité précédemment, de Saint-Domingue, de ses guerres, etc., pag. 165, l’auteur veut « que chaque Blanc soit tenu de se marier, ou au moins d’avoir pour compagne une fille de sa couleur. » L’acception que présente ici le mot compagne, ne paroît pas problématique ; c’est sans doute par pudeur qu’on a évité l’emploi du mot propre. Mais ce sentiment ne devoit-il pas repousser une idée, une phrase qui affligera tout ami des bonnes mœurs ?