Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/53

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l’esclavage, et, le premier janvier, à la fête annuelle de l’indépendance, on renouvelle le serment de la maintenir : c’est déclarer que ce gouvernement ne traitera avec les autres que d’égal à égal. Aux peuples amis les Haïtiens offrent un commerce lucratif, aux ennemis ils montrent leurs armes. Les ci-devant esclaves sont imbus de ce principe que nul ne peut être privé de sa liberté, s’il n’est coupable et jugé légalement. Ils savent que l’oppression d’un individu est une menace contre tous les autres, une hostilité contre le genre humain. Ici s’intercalle naturellement l’apostrophe d’un esclave à un armateur de Liverpool : Que diriez-vous si nous venions vous voler, ou vous acheter pour vous vendre chez nous ? Si les Haïtiens arment des bâtimens avec lesquels ils feront la traite de ceux des Blancs qui feroient la traite des Noirs, Européens, que direz-vous ?

L’article du traité de paix concernant la prolongation de la traite a causé parmi eux une très-vive sensation. À l’instant s’est manifestée la résolution de prendre l’attitude la plus mena-