Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/54

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çante ; une population nombreuse présente d’une part des cultivateurs libres, de l’autre une armée aguerrie, endurcie aux fatigues, sous la conduite de chefs expérimentés. Si l’on projette d’entretenir des fermens de division entre le Nord et l’Ouest de l’île, le danger commun doit rapprocher les esprits pour faire cause commune ; et si en cas d’attaque, des revers inattendus les forçoient à quitter la plaine, le désespoir auroit pour retraite inaccessible les forts qu’ils ont eu la précaution de bâtir sur les mornes ; ils sont munis d’artillerie tirée des côtes, et autour de ces forts ils ont planté des vivres. Dans le grand nombre de chances possibles, il en est certainement que la sagacité humaine ne peut ni prévoir, ni maîtriser, et qui amèneroient un résultat différent ; mais celui qu’on indique n’est-il pas le plus probable, surtout d’après les nouvelles arrivées récemment et surtout d’après le manifeste Haïtien du 18 septembre dernier ?

Quelqu’un prédit, il y a vingt-trois ans (et cette prédiction lui valut bien des injures),