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CHAPITRE II.

DE LA TRAITE ET DE L’ESCLAVAGE DES BLANCS.


Dans la lutte entre le despotisme et la liberté, deux classes nombreuses s’opposent toujours au triomphe de celle-ci. Les uns, prêchant l’obéissance passive au nom du christianisme qui les désavoue, livrent les nations aux caprices de quelques individus ; les autres, dans leurs rêveries sur le mécanisme des sociétés politiques, repoussent la religion, qui seule peut consolider l’ordre social et sans laquelle il s’écrouleroit dans les convulsions de l’anarchie. L’homme sensé, l’homme de bien, marche avec circonspection entre les deux écueils du cagotisme et de l’impiété : mais le despotisme qui souvent a suscité et soudoyé les deux partis, profite habilement de leurs excès ; par l’un, il dégoûte le peuple de la liberté, en lui per-