Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/61

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chez lequel des écrivains sensibles et des prédicateurs ont élevé la voix, même contre les traitemens cruels exercés envers les animaux ! Les règlemens, affichés au marché de Smith-Field, infligent des peines pécuniaires à quiconque les maltraite sans nécessité. Cet exemple louable est peut-être unique dans son genre.

Les défenseurs des Africains doivent être simultanément les défenseurs des catholiques. Agir autrement seroit une abnégation de droiture, une contradiction, et cependant peut-on dire que, soit dans leurs écrits, soit dans les débats parlementaires, les mêmes personnages aient tous développé la même énergie dans l’une et l’autre cause ? Rien de plus noble, de plus édifiant que les efforts de la société fondée pour l’abolition de la traite, mais pourquoi les mêmes individus n’ont-ils pas formé une société pour accélérer l’émancipation de leurs concitoyens catholiques ? Les Anglais pensent que leur honneur seroit compromis en souffrant que la France continuât la traite : le sera-t-il moins si l’on continue d’opprimer l’Irlande ?