Page:Henri Grégoire.- De la traite et de l'esclavage des noirs et des blancs, 1815.djvu/88

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rables ; ou, comme les Américains, saura-t-il dérouler la charte de la nature pour y lire ses droits, et déployer l’étendard de l’indépendance, portant l’inscription : an appeal to heaven ? Si le remède est mal appliqué, il ne fera qu’envénimer la plaie. La bonté d’une cause permet, sans doute, d’interjeter appel à la bonté divine ; mais la mérite-t-on lorsqu’on a détourné le cours de ses faveurs par un athéisme pratique, et une dépravation qui infecte tous les rangs de la société ? Dans la prospérité il est très-commun de méconnoître la main qui répand les bienfaits, ce n’est guère que dans les crises de malheur que les hommes, que les peuples élèvent leurs regards vers le ciel pour y trouver un consolateur. Preuve évidente, qu’ils sont mus plus communément par la crainte que par l’amour.

Quand on étudie la nature de l’homme, on entrevoit une distance énorme entre ce qu’il est et ce qu’il pourroit être. Quels progrès feroient l’agriculture, l’industrie, les sciences, l’éducation, si on leur consacroit seulement la