Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/164

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du peuple, nous avons incontinant faict expedier noz lettres de commission aux sieurs de Duras, de Montferrant[1] et Genissac[2] pour y donner l’ordre requis et necessaire, et empescher lesdites viollances, et faire rendre ce qui a esté prins, et mettre les prisonniers en toute liberté. Et parce que, pour cest effect, ilz pourront avoir besoing de force, je vous prie leur assister de vostre personne et de voz amyz, pour l’execution de nostre commission. Vous assurant que vous ne me sçauriez faire plaisir plus agreable que cestuy là, et duquel j’aye meilleure souvenance pour le recognoistre en ce que j’auray le moïen. Et parce que j’espere que vous y employerez de telle affection et bonne volonté que je desire, je ne vous en feray ceste lettre plus longue, que pour prier Dieu vous avoir, Monsr de Larmavaille, en sa saincte et digne garde. Escript à Agen, ce vje janvier 1577.

Vostre bien bon amy,
HENRY.



1577. — 13 janvier. – Ire.

Orig. – B. R. Fonds Béthune, Ms. 8836, Fol. 37 recto.


À MON COUSIN MONSR LE MARESCHAL DE DAMPVILLE.

Mon Cousin, Comme Charretier[3], vostre secretaire, est arrivé vers moy, j’estois en toutes les peines qui se peuvent dire de sçavoir de voz

  1. Guillaume Faubournet de Montferrant, écuyer, seigneur du Maine en Périgord, et de Saint-Orse, fils de Guillonet de Montferrant et d’Odette de la Beaune, mort en 1621, dans la religion réformée. (B. R. cabin. généal. art. Faubournet.)
  2. Bertrand de Pierre-Bussière, seigneur de Genissac, fut un des seconds de Biron dans le duel avec Claude d’Escars, prince de Carency, qui fut tué avec ses seconds.
  3. Mathurin Charretier était, dit dom Vaissète, « également détesté des catholiques et des religionnaires. » De Thou, qui l’avait connu personnellement, dit de lui : « C’étoit un homme sans probité et sans honneur, qui, après avoir été quelque temps secrétaire du duc de Damville, fut employé par le maréchal de Bellegarde dans l’affaire du marquisat de Saluces, et mourut enfin comme il avoit vécu. » (Hist. univers. l. LXVIII, traduction franç., édit. de Londres, 1734, in-4o.) Mézeray dit aussi que les secrétaires de Damville étaient gagnés. Toutefois Charretier laissa des mémoires manuscrits très-circonstanciés et accompagnés de pièces authentiques, qui ont beaucoup servi à dom Vaissète pour cette partie de son histoire du Languedoc.