Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/165

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nouvelles, mesme sur les bruits qui ont couru de vostre mort. De laquelle j’ay esté en doubte quelques heures ; mais enfin j’ay pensé que si cela fust advenu, que j’en eusse esté adverty par aultres voyes que celles [d’où] ceste desagreable nouvelle me venoit. Or je loue Dieu de ce qu’elle se trouve faulce, pour la singuliere amitié que je vous ay vouée, de laquelle pouvés faire estat plus que de chose du monde, comme les effets vous en rendront toujours asseuré tesmoignage. Au demeurant j’ay veu la despesche que ledict Charretier m’a apportée de la part du Roy, laquelle ayant bien considerée, m’a esté trez agreable. Et suivant icelle j’ay assigné les depputez des esglises reformées et des catholiques associez, au premier jour de febvrier prochain, à Montaulban, pour là entendre ce qui plaira à Sa Majesté nous y faire proposer par ceulx qu’elle a envoyez, comme vous entendrés par le rapport dudict Charretier. Auquel je m’en remectz pour vous prier, mon Cousin, sur tous les plaisirs que desirés me faire, suivant ce que vous m’avés promis et escript par luy, de vous y treuver, et d’amener avec vous les depputez de Daulphiné, Provence, Languedoc et aultres lieux circonvoisins ; esperant que Dieu nous fera la grace, en si notable assemblée, de prendre une bonne et louable resolution en toutes choses, au bien et prosperité du service de Sa Majesté, repos et conservation de ses subjects. Cependant j’ay deffendu l’hostilité et ordonné l’entretenement de l’edict, attendant que aultrement il en soit advisé avec l’eslargissement des prisonniers, pour n’entrer en plus grande alteration de la pacification. Neantmoings pour ce que, comme vous dira ledict Charretier, j’ay entendu l’acheminement de monsr de Biron et d’aultres desleguez du Roy mon seigneur et des Estatz-generaulx vers moy, j’ay desliberé de les oyr, et de remettre à leur respondre par vostre advis, et de ladicte assemblee, ainsy que j’en ay adverty Sa Majesté et mon cousin le prince de Condé, auquel j’ay