Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/307

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

sur nous, mais au contraire que nos bons et sains desportemens leur ferment la bouche à toutes plainctes, ayant envoyé devers le Roy mon seigneur, pour luy faire entendre les vostres, et attendant quelque bonne resolution d’icelles. Vous pouvez faire estat que je n’espargneray jamais vie, biens ne moyens pour vostre conservation. Et me remettant du surplus sur ledict sr de Terride, que vous croirez comme moy-mesme, pour se comporter en ce faict selon les occasions, je ne m’estendray plus avant que pour prier Dieu, Messrs vous conserver en sa trez saincte garde et protection. De…


[HENRY.]




1580. — 20 janvier.

Cop. – B. R. Fonds Leydet. Mém. mss. sur Geoffroy de Vivans, p. 82.


[À MONSR DE VIVANS.]

Monsr de Vivans, Puisqu’il n’a pas tenu à moy, ni à ceulx qui m’ont assisté à l’entrevue de mon cousin le mareschal de Montmorency, que nous n’ayons faict quelque chose de bon pour l’establissement de la paix et repos des subjects du Roy mon seigneur, j’en ay ma conscience deschargée. Mais je ne laisse pas pourtant de considerer les maux qui semblent se preparer sur les ungs et sur les aultres ; et affin que l’orage ne tombe ez endroicts de mon gouvernement d’où je suis esloigné, j’ay advisé de m’y acheminer et envoyer mon cousin monsr le vicomte de Turenne vers le haut Languedoc[1], pour y faire contenir toutes choses en un paisible estat, et pourveoir de telle façon à ce qu’il jugera estre besoing, qu’il ne s’y puisse rien alterer cy-aprés ; vous priant tenir la main de vostre costé qu’on se conduise prudemment en vos quartiers sans rien esmouvoir, et m’advertir à toute heure de la disposition des affaires ; prenant garde surtout

  1. Le journal de Faurin nous apprend que, le lendemain même, 21, le vicomte de Turenne arriva à Castres, et y fut reconnu commandant général du pays.