Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/466

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quel je me pourrois justement plaindre, comme je m’asseure que ne m’en voudrés donner occasion. Et sur ceste asseurance je vous prieray aussy de croire que je seray tousjours disposé à recognoistre le plaisir qu’il recevra de vous à ma recommandation, et de pareille affection que je prie le Createur vous donner, Messrs, ses sainctes graces. De Nerac, ce iije jour de decembre 1581.

Vostre bien affectionné amy,


HENRY.



1581. — 4 décembre.

Orig. — B. R. Fonds Béthune, Ms. 8857, fol. 118 recto.


À MON COUSIN MONSR DE MATIGNON,

MARESCHAL DE FRANCE.

Mon Cousin, J’ay entendu les doleances que m’avez renvoyé du deputé de Rhodez, à aulcuns poinctz desquelles j’avois auparavant pourveu par plusieius despesches. Mais je ne lairray encores de faire une recharge pour pourveoir exactement aux desordres de ce quartier-là ; encores que je m’asseure que le sieur de Lavedan[1] et gen-

  1. Anne de Bourbon, vicomte de Lavedan, baron de Beaucen, etc. fils aîné de Jean de Bourbon et de Marguerite d’Anjou, était alors chef de cette branche bâtarde de la maison de Bourbon, descendant de Jean II, duc de Bourbon, connetable de France sous Charles VIII et de Louise d’Albret, dame d’Estouteville, dont ce prince avait eu plusieurs enfants naturels. Le vicomte de Lavedan mourut en 1594. On peut s’étonner que le roi de Navarre ne joigne pas ici à son nom le titre de cousin. Le membre de cette famille qu’il attacha à sa personne fut Henri de Bourbon, frère de M. de Lavedan, appelé le baron de Malause, qui le servit comme conseiller, chambellan et enseigne de sa compagnie d’ordonnance. Le baron de Malause devint ensuite lieutenant de la compagnie de gendarmes du roi Henri IV, et mourut un an après lui, à l’âge de soixante-sept ans. Il venait de prendre, en 1610, le titre de vicomte de Lavedan, par suite de la mort de son neveu, Jean-Jacques de Bourbon. Ce dernier seigneur, mourant sans enfants, laissa, par testament, sa vicomté de Lavedan à Marie de Gontaut, sa veuve, sœur de M. de St-Geniès. Elle avait épousé en secondes noces Jean-Marc de Montaut-Bénac, et légua, à son tour, Lavedan à un neveu de son premier mari, Philippe de Montaut. Le fils de celui-ci, qui fut père du maréchal de Navailles, devint, en 1650, duc de Lavedan, par érection de cette terre en duché. Mais les messieurs de Bourbon, descendants de Henri, baron de Malause, continuèrent à prendre le titre de vicomtes de Lavedan.