Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/585

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vée d’armée et assembler le plus que je pourray de ceulx de la Religion, esperant que le dit Casse par ce moyen se remettra plus librement, et aussy que l’on ostera tous les moyens à ceulx qui auroient envie de nous nuyre, sur ce pretexte de ne le faire poinct. Par ainsin je vous prie de le faire entendre à toutes les Eglises de vos quartiers, et de tenir le plus d’hommes prests que pourrez pour me venir treuver lorsque je vous manderay. Et d’aultant que je suis adverty que Minyac pourroit esmouvoir aulcuns de ce pays-là, asseurez tout le monde qu’il n’y agit aulcune querelle particuliere, ny du general ; et ayez l’œil à tout ce qui se passera, pour m’en advertir. Manderez aussy aulx capitaines de Monsegur de tenir leurs compagnies prestes. Qui est l’endroit où je prie Dieu, Monsr de Meslon, vous tenir en sa garde. De Castet, ce vendredy.

Vostre bon amy,


HENRY.




1583. — 23 juillet.

Orig. — Musée britannique. Biblioth. Lansdowne. Art. 58. Copie transmise par M. l’ambassadeur de France à Londres.


[À LORD BURGLEY.]

Mon Cousin, Envoyant vers la royne d’Angleterre le sr de Segur pour la visiter de ma part et luy faire entendre quelque chose concernant le bien de ses affaires et qui ne luy importe peu[1], sçachant

  1. Outre le principal but de l’ambassade de M. de Ségur, qui était l’alliance des princes protestants pour former une grande République chrétienne, il avait encore à mettre en avant un projet de mariage entre Madame Catherine de Navarre et Jacques, fils de Marie Stuart, reconnu déjà comme roi d’Écosse et qui succéda au trône d’Angleterre après la mort d’Elisabeth. Il est dit à ce sujet, dans les instructions remises à M. de Ségur : « Le plus propre mariage sembleroit estre celui de madame la princesse de Navarre, princesse née et nourrie en la vraie religion, sœur d’un prince que les Eglises de France ont choisi et recogneu pour protecteur contre la tyrannie du Pape et de ses adherens..... en outre, pour l’amitié que la Roine d’Angleterre portoit à la feu Roine sa mere, et pour les faveurs qu’elle en receut au fort de ses affaires, obligée à ladite dame et Roine. »