Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome1.djvu/653

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sr de Chassincourt a charge de poursuivre le redressement et payement de ma compaignie ; auquel il plaira à Vostre Majesté donner audience, en ce qu’il a à luy remonstrer de ma part.

Monseigneur, je supplieray sur ce le Createur conserver Vostre Majesté longuement et heureusement, en tres parfaicte santé. Escript au Mont de Marsan, ce dernier decembre 1583.

Vostre tres humble et tres obeissant subject

et serviteur,


HENRY.



1588. — 31 décembre. — IIme.

Orig. — Biblioth. impériale de Saint-Pétersbourg, Ms. 913, lettre n° 60. Copie transmise par M. Allier, correspondant du ministère de l’Instruction publique.


AU ROY, MON SOUVERAIN SEIGNEUR.

Monseigneur, J’ay à remonstrer à Vostre Majesté ung faict qui requiert que sa bonté et droicte intention à l’observation de ses edicts y pourvoye. C’est qu’au commencement du siege de La Rochelle, le capitaine Deslax, qui en est habitant, obtint commission fort ample du maire et capitaine de la dicte ville, de faire levée d’hommes, tant par mer que par terre, pour la deffense d’icelle, et pour courrir sus à tous ceulx qui leur estoient contraires, et les vouloient forçer ou endommager. Dont advint que lorsque l’armée du comte de Montgomery se presente devant La Rochelle[1], le dict Deslax auroit prins deux

  1. En mars 1573. C’était le secours amené d’Angleterre aux Rochelois, alors assiégés par l’armée royale du duc d’Anjou, depuis Henri III. Cette petite flotte avait été rassemblée et était conduite par Gabriel de Lorge, comte de Mongomeri, fils de Jacques de Lorge-Mongomeri, capitaine de la garde écossaise. Le comte de Mongomeri succéda à son père dans cette charge, qu’il remplit avec distinction sous Henri II. Ayant eu le malheur de tuer ce prince en joutant contre lui dans un tournoi, il se retira en Angleterre ; puis, revenu en France, il de vint un des chefs du parti protestant et se distingua en de nombreuses occasions par son esprit de résolution et son éclatante bravoure. Il rendit de grands services à Jeanne d’Albret, qu’il accompagne à Paris en 1572, échappa à la Saint-Barthélemy, et reprit les armes, Mais deux ans après, étant tombé entre les mains des catholiques, il fut victime de la haine implacable de Catherine de Médicis, et, condamné à mort, il eut la tête tranchée en place de Grève, le 26 juin 1574.