et commandemens m’a tousjours retenu', jusques à laisser passer
devant mes. yeulx beaucoup de, choses _contre mon dehvoir_et ma
reputation. Le Roy m`a faict cest honneur de me promettre, par
toutes, les, lettres qu’il luy a pleu m°escripre, qu’il auroit en recommandation mon interest comme- le sien, diâultant qu’ils pourchassoient ma ruine comme la sienne ; qu’il 11'octroyeroit rien au prejudice de son edict de paix, lequel il vouloit estre irrevocable, n'ayant
aultre but que de, maintenir indilleremnient tous ses.Subj etz en paix.
Contre tout cela, ientends maintenant que Vos Majestés ont traicté
une paix avec les auteurs des ligues et conspirations, à condition
que vostre edict soit rompu ; une grande partie des subjets de ce Royaulme, et bons François, bannys, et les conspirateurs armés de la
force et : auctorité du Roy contre eulx et contre moy-mesme, qui ay
cest honneur de luy appartenir de si prés, ct qui tiens tel degré
en ce Royaulme, que je suis tenur de nfopposer à la ruyne de la couronne et maison de France, de tout mon pouvoir, contre 'ceulx qui
la vouldroient entreprendre. Si on allegue le pretexte deireligion,
je me suis soubmys à ce que tous les princes chrestiens ont tousjours faict ; si on parle de l`Estat et des seuretés ; vous avez veu les
offres que j’ay faictes par ma declaration, jusques a rachapter de
mon sang et de ma vye le mal et la misere dont cest Estat est me-°
nacé. Que si, nonobstant telles submissions, il plaict au Roy rompre
son edict de paix, armer ces dicts rebelles, contre son sang, contre
soy-mesmes, je desploreray de tout mon cueur la conditionde Vos
Majestez ; je me consoleray, en. mon innocence, m’asseurant que
Dieu, qui est protecteur de maljustice et loyaulté, ne m’alJandonnera point et me redoublera le cueur, les forces et les moyens pour
resister à tous mes annemys, qui sont lesannemys mesmes de Vos Majestés, les_quelles je supplie Nostre Seigneur vouloir conserver et vous
faire cognoistre., Madame, que je suis et desire demeurerpour jamais
Vostre tres humble, tres obeissant et tresfidelle fils,
subject et serviteur, L
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LETTRES MISSIVES
HENRY.