Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/147

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DU ROI DE NAVARRE. 1374 leur rebellion, et que Testranger soit contenté aux despens du domestique, et le serviteur, de l’enl’ant de la maison. Clest chose, Messieurs, qui 1n’est à la verité trés dure. Mais j’ay Dieu pour protecteur, la` France pour juge, vous tous pour tesmoings, le Roy mon seigneur (car je n’en puis doubter) pour approbateur de ma sincerité. Je plains le mal-lueur de cest Estat ; mais Dieu sçit à qui en est la coulpe, et leur en sçaura donner la peine. Je plains les calamitez du peuple ; mais on sçait qui a troublé la paix, de gayeté de cœur, et quelle necessité m’e'st imposée de me garder. Cest en vain, Mes- sieurs, que je vous repeterois les conditions que _i’avois proposées. Vous les avés veuës, et sçavés assez si elles meritoient qu’on y eust quelque esgard. Ne me reste plus que de vous supplier tous, parle serment que vous devés à la France, de vous opposerpar vostre autliorité à la coniuration que vous voyez à sa ruyne. Au moins n’assistés de vostre auctorité un si pernicieux dessein ; au moins favorisez de vos vœux ceulx qui veulent employer leur vie pour empescher la misere et dissipation de cest Estat. Je ne veulx et ne requiers de vous que ce que vous jugerés selon vos consciences. Si ma cause est juste, je desire que vous l’approuviés ; si elle est injuste, ordonnés, Messieurs, ce que vous penserés estre de vostre debvoir et du bien de cest Estat. Dieu m’est pour tesmoin que je suis et ay esté fidele i au Roy, que _i’aime la France, que _i’l1onore les gens de vertu qui la maintiennent, que je pleure la confusion et la calamnité que j’y voy entrer en tous cstats. Je le prie, Messieurs, qu’il vous assiste de sa vertu, vous que j’ay tousjours tenuz.pour colonnes de ce Royaume, à ce que puissiez en ces esbranlemens avoir la louange, comme plusieurs fois, d’avoir soustenu et appuyé le corps de cest Estat. Et j’es- pere aussi qu’il me fera la grace d'y servir si bien le Roy mon seigneur, et d’y estre si bien servy de bons François,. amateurs de sa couronne, que je luy feray voir, en peu de temps, la fin de ses ennemis et le repos de ses subjets ; à quoy je n’espargneray ny. mon sang I ny ma vie. Sur ce donc,. Messieurs., je feray fin, priant Dieu de vous avoir en sa tres saincte xerrass nm unmu iv. - xi. 18