Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/217

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

' DU ROI DE NAVARRE. 207 ` qui vous est necessaire ; mais le mal nous est sicommun à tous, l’amitié ` que nous luy portions telle, et le besoin qu’il nous faict si cogneu, que chascun jour nostre regret augmente, nous resouvenant de sa valeur, et du zele singulier qu’il portoit à la gloire de Dieu, oultre l’amitié et grande aflection qu’il m’avoit demonstrée. Ceste perte, estant accom— _ i pagnée de tout le reste de la maison, nous faict croire que le monde 11`estoit pas digne de si gens de bien, et que Dieu nous veult bien af- ` iliger ; mais aussi n’en à-il pas voulu oster la memoire puisqu’il vous , en a laissé le gai ; qui vous reste en vostre. fils, lequel je suis trez aise qu’ayez retiré à Sedan, pour estre en plus grande seureté de sa personne-, et pour le faire nourrir comme vous le desirez et nous le . desirons. Je suis marry qu’il n'a plus d’aage, pour v’oir plus tost le fruict que les gens de bien se promettent de luy. Je vous prie de- croire que je luy serviray de frere`, et qu’il trouvera tousjours en moyle mesme soing et la mesme affection. Je veulx aussi que vous fassiez estat de moy, et de tous les moyens que _j’auray jamais de tesmoigner U par eH’ect que mon amitié n’est point morte avec le corps, mais quelle continuera à. lendroit de tout ce qui le peut representer, comme ' s’il estoit vivant. Je scais, ma Cousine, qu’avez beaucoup perdu, et nous aussy ; pour le moings. ses amys-vousrestent : entre lesquels te- nez—moi tousjours pour Vostre plus allectionné cousin et meilleur amy, J HENRY. de ses deux frères y périt aussi, et lautre Coligny, qui, d'après la volonté de son mourut à peu- dejours des deux premiers. père, fut élevé à Sedan. Il mourut, sans Le comte de Lavallaissa un fils, Guy de avoir été marié, en- 1605.