Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à Vostre Majesté. Sur lequel, à ceste cause, me remettant et vous supplyant tres humblement de le croire comme moy-mesmes, je vous diray seulement, Monseigneur, que j’ay connu que leurs moyens seront beaucoup plus foibles que leur attente, lorsque tous vos bons et fidelles serviteurs s’employeront et feront leur devoir pour vous faire rendre l’obeyssance qui vous est deue. De ma part, je supplye Vostre Majesté croire que je n’ay aultre desir que de luy tesmoigner l’affection et fidelité que j’ay à son service, aux despens de ma vye et de tous mes moyens, quand Elle connoistra que je seray bon pour luy en faire, et qu’Elle voudra honorer de ses commandemens

Son tres humble, tres obeyssant et tres fidele

subject et serviteur,

HENRY.


[1585. — vers le 25 mars.]

Orig. autographe. — B. R. Fonds des Cinq-cents de Colbert, Ms. 401.


À MONSR DE SEGUR.

Monsr de Segur, Je suys venu en ce lieu[1], où mon cousin, monsr de Montmorency, m’est venu trouver, pour conferer ensemble de ce qu’il est besoing de faire sur ceste publication d’un nouveau et cruel edict revocatif de celuy de pacification, en quoy tous les gens de bien, bons François et les alliés de ceste couronne, ont notable interest, parce que ceulx qui, sous le nom de Ligue, se sont eslevés en armes, et sont auteurs de ceste innovation, pour avoir forcé le Roy de leur accorder leurs injustes demandes, ont par ce moyen troublé la paix et repos commun, et retenu leurs armes illegitimes en leurs mains pour ruiner tant la maison de France que l’Estat, et les lois fondamentales d’iceluy, soubs pretexte de religion. Ce qui est cause que

  1. À Castres. Voyez la première note de la lettre suivante.