Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/364

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35Ãt LETTRES MISSTVES nullum harbariae crudelitatis genus prœtermisisse, nuncque ad ipsas POITEIS V€Sl.I`&S CIIID lI]l‘€StO €X€I’Cll]l1 €SSB CQI1lP€I’lII]l1S Ducis P8.I’I`l'1€B connus, personne,.à notre avis, ne peut l’audace de nos adversaires n'aurait pas douter du but de tous ces armements : ils grandi outre mesure. Nous ne pouvons pas sont faits contre ceux qui ont renoncé au encore pénétrer les motifs qui ont fait re- pontificat de l'Antechrist. Soit qu’il attaque jeter un avis aussi prudent, aussi salutaire. d’abord les états de la sérénissime reine Chaque jour nous en découvre davantage l d’Angleterre, notre sœur très-fidèle et très- l’utilité ; c’est ce qui nous a fait espérer aimée, soit qu’il commence par les Pro- que votre altesse et les autres princes, vinces-Unies, notre adversaire ne man- nos amis, se laisseront gagner aujour- quera pas de tourner ensuite ses coups d’hui à une alliance pour eux aussi glo- ailleurs. Un vaste incendie ne sétéint pas Fîfàuse que nécessaire. Quant à nous, nous là ou il a commencé : il dévore des villes sommes peu inquiet sur notre sort ; nous tout entières ; aussi, quand le feu éclate, souffrons seulement de voir les ennemis ceux mêmes qui d'ordinaire, insouciants de la religion envahir impunément les des autres, ne vivent que pour eux, y ac- églises et les empires. Dieu, en effet, nous V courent sans attendre que la flamme les accorde une protection aussi puissante vienne assiéger dans leur propre maison. que certaine ; nous pouvons nous glorifier « Tout cela, nous lè savons, n’est pas d'être'assisté parla puissance divine. Que. ignoré de votre altesse ; elle en a été fré- sommes-nous? et que nos ressources sont quemment entretenue par nos lettres ou peu de chose, si on les compare avec le l par notre fidèle envoyé, le noble sieur de I grand nombrede nosadversaires, avec leurs Ségur. Ce dernier et plus dune lettre de forces immenses et leurs richesses infinies? r votre altesse nous ont instruit de l'inté- Et cependant leurs efforts ont été vains. rêt que vous preniez au salut de tous. Si ¤ Ils n’ont pu nous nuire par des atta- donc nous sommes revenu sur ce sujet, ce ques ouvertes ; aussi appellent-ils mainte- ` n’est pas dans l'intention de vous éclairer, nant la ruse à leur secours. O douleur! mais pour vous prier, vous supplier de ils nous ont ravi par un crime odieux no- songer maintenant au danger présent, et tre frère chéri, l'illustre prince de Condé, de joindre vos forces aux nôtres, afin de qu'on pouvait appeler le second œil de l’É- repousser l'ennemi commun. Si nos très- glise de France. Heureux est-il au moins! illustres cousins, les princes de l’Empire, Libre de soins, il vit avec le Christ, dont avaient autrefois prêté l'oreille aux pro- il a défendu vaillamment la cause, pour ` positions de la sérénissime reine d'An- lequel il a exposé. mille fois sa vie. Mais gleterre, notre très-fidèle sœur, ainsi qu°à nous, habitué jadis à partager avec lui celles du sérénissime roi de Danemark, nos soucis et nos travauxnnaintenant char- notre bien aimé I’rère, s’ils avaient consenti gé d'.un double fardeau, abandonné au à Yalliance que nous nous réunissions milieu de notrecourse, nous luttonsseul _ pour leur demander, aujourdhui le salut A et avec peine contre les détestables ma- de l’Eglise ne serait pas si compromis, nœuvres de nos perfides ennemis, aux-