Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/457

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DU ROI NAVARRE. M7 de quoy a servi, depuis quatre ans, la perte de la vie d’ung million d'hommes, la despense d’une miniere d’or, la seyne du peuple de France, que l’o1i a consenti à meilleur marche et plus aisement que s’il eust esté question de la dedaicte des Ottomans, ou de joindre à nostre couronne toutes celles de la Chrestienté..,. Il est impossible que vous dcmeuriés immobiles aprés cela, et que vous ne remarquies que c’est ung ouvrage et, un eflect extraordinaire. Là-dessus je vous diray que, tout ainsi que cela doibt arrester vos yeulx _ et vos mains, pour cognoistre que si vous desbattes contre Dieu, vous desbattés en vain ; de mesme doibs lever les mains au ciel, pour i me garder de nrfenfler de ces prosperitez et de m’en attribuer la cause. Estanttres certain que, si je faisois aultrement, Dieu tourneroit sa vue ailleurs, etdonnieroit en deux mois plus davantage à mes enne- mis sur moy, qu’en quatre ans je n’ay eu de faveurs de luy. ` J’espere que je ne le feray poinct, par sa grace ; et, pour cet eilect, je veulx que ces escriptspour moy crient par tout le monde, qu’au- jourdhuy je suis aussi prés de demander au Roy mon seigneur la paix,—le repos de son Royaume et lemien, que _i’ay faict jamais. J’a— vois au commencement de ces armes le respect de ma conscience et de mon honneur, que _i’ay tousjours supplie tres humblement Sa Ma- jesté de laisser entiers. Les guerres n’ont rien diminué de cela ; mais ` elles n’ont rien adiouté aussi sur quoy je puisse me rendre d.ifHcile.. ` Je l’en supplie donc tres humblement. Et quant à vous, Messieurs, J je pense que si vous l’aimés, si vous aimés son Estat, si vous en cognoissés les maulx et les remedes, vous devés avoir commandé à vos depputez, qui estoient a cette assemblee, de commencer et finir leurs conclusions par-là. Je vous en prie, et vousen semonds aussi. i Je sçais bien qu’_en leurs. cahiers, vous leur avés peu commander d’inserer ceste generale maxime, qu’il ne fault qu’une religion en un royaulme, et que le fondement d’un,.estat est la piete, qui ne peut estre partout ou Dieu est diversement servi?. Je l’advoue, il est ainsi ; _ ’ La nouvelle édition des Mémoires cle :" conseqczertt mal, conclusion qui serait dans ` Mornay donne seule ici les mots, ct par le sens catholique. A