Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome2.djvu/67

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' DU ROI DE NAVARRE. 57 bonne correspondance ; mais maintenant il s’en presente une nou-- -velle et juste occasion, contre mon attente, par les grands remue- mens qui se font en ce Royaume par ceulx de Guise, vos parens et les miens, lesquels protestent ouvertement que c’est contre moy et contre la religion dont nous faisons profession, de laquelle ils ont jure la ruine ; Ils sont aidez des_deniers d'Espaigne ; ce sont des.ef— fects de la Ligue du Pape et des princes et estats quiluy adherent, qui commencent par nous pour achever (si Dieu le’leur vouloit per- mettre) sur tout le reste ; J? espere que Dieu nous fera lagrace de nous en bien deffendre, e1;qu’en ceste commune cause nous serons secourus de ceulk qui y ont interest. Le meilleur moyen est que nous avisions tous de nous unir estroictement ensemble et que nous monstrions au moings autant de concorde et de liaison à nostre conser- _ vation que le Pape, le roy d’Espagne et les leurs en apportent à nostre ` ruine. La profession que nous faisons d'une plus vraie et sincere re- ligion que la leur nous y oblige. le loue Dieu, Monsieur mon frere, - d’entendre que vous estes parfaictement unyavec la Royne d’Angle- terre ; vous debvez par tous moyens entretenir ce bon commence- ment. Nous sommes dans un temps qu’il fault ceder les petites con- ` siderations aux grandes, et les~particulieres~aux publiques 1, etnoz interests à la gloire de Dieu par lequel nous regnons, et à la conser- vationi de son Eglise pour laquelle il nous a mis le glaive en main. Et d’aultant que la debonnairete et— clemence sont tres requises aux Bois i et grands_Princes, je vous supplie rendre quelque preuve de vostre bonté, en recevant en vostre bonne grace un_ grand nombre de sei- gneurs et gentilshommes espars en_ divers royaumes et provinces de l’Europe, et establissant entre vossubjects une bonne union et con- cordei Vous prendrez, s’il vous plaist, cest advis, et l’afl’ectionnée priere que je vous en fais, en bonne parl ;. Au reste, Monsieur mon ' Une lettre antérieure rappelle déjà de ne laissait pas apercevoir toute l'inconv0» la même manière au jeune roi cl’Ecosse la nance, était sans `doute une déférence aux captivité de sa mère. Cette insistance sur instigations dela reine Elisabeth. ` une telle allusion, dont fesprit de parti ' LETTRES DE HENRI IV. II. 8