Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/23

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Couronne et principaux seigneurs catholiques tant du conseil du Roy que autres estans prez de Sa Majesté, tendans à fin de parvenir au repos tant necessaire à ce Royaume, pour la conservation de la religion catholique et de l’Estat, faicte a monsieur le duc de Mayenne et autres princes de sa maison, prelats, sieurs et autres personnes envoyées par aucunes villes et communautez, se trouvons à present assemblez en la ville de Paris. Le 28 arrive à Paris un trompette, porteur de cette pièce, qui, après beaucoup d’oppositions et de pourparlers, fut communiquée aux états. Le 29 le Roi publie une ample déclaration en réponse au manifeste du duc de Mayenne. Le duc va recevoir les nouvelles troupes étrangères que lui amène le comte de Mansfeld. Le Roi se rend à Tours au milieu de février, et, le 28, va trouver à Saumur sa sœur, arrivée de Béarn depuis deux mois, et accompagnée d’Antonio Perez. Le duc de Mayenne et les états répondent à la proposition de conférence en l’acceptant. Les princes et seigneurs royalistes répliquent, le 25 mars, pour demander qu’on désigne les personnes qui seront députées à cette conférence. Le même jour le comte de Mansfeld s’empare de Noyon. Roger Williams conduit au Roi le secours de quinze cents Anglais que lui envoie Elisabeth. Arrivée à Paris du duc de Feria, ambassadeur d’Espagne, assisté du jurisconsulte Inigo de Mendoza. Il présente aux états, le 2 avril, une lettre de son maître pour les engager à élire un roi. Néanmoins, le 5 avril, la conférence avec les seigneurs du parti royal, d’un commun accord entre ceux-ci et les états, est fixée au 16. Douze députés sont choisis en conséquence de part et d’autre ; mais elle ne commença que le 29, à Surêne : elle dura tout le mois de mai, et se continua en juin. Les dernières Séances furent à la Villette.

Pendant ce temps, Henri IV, voyant le danger de l`élection d’un roi par les états devenir de plus en plus imminent, avait déclaré ouvertement l’intention bien arrêtée de sa conversion prochaine, par des lettres de convocation ostensibles, adressées, dès le 18 mai, aux docteurs et autres personnages qu’il voulait réunir à cet effet pour lever ses derniers doutes. Cette réunion est différée par le siège de Dreux, ou il se rendit le 11 juin et dont il repartit le 9 juillet, après avoir pris la ville et le château. — L’ambassadeur d’Espagne avait fini par notifier en conseil l’intention où était Philippe II de placer l’infante sa fille sur le trône de France, comme petite-fille de Henri II par sa mère. Il avait ensuite proposé de la marier à l’archiduc Ernest, qui régnerait conjointement avec elle. Cette proposition