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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/24

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ôta aux Espagnols toute popularité ; et la partie du Parlement restée à Paris rendit, le_ 28 juin, un arret ou il était dit : « La cour, toutes les Chambres assemblées, n’ayant, _comme elle n’a jamais eu, autre intention que de maintenir la religion catholique, apostolique et romaine en l’Estat et Couronne de France, sous la protection d’un Roy trés chrestien, catholique et francois, a ordonné et ordonne que remonstrances seront faites ceste aprés-dinée par monsieur le president le Maistre, assisté d’un bon nombre de la dicte cour, _à monsieur de Mayenne, lieutenant general de l’Estat et Couronne de_France, en la presence des princes et officiers de la Couronne estans de present en ceste ville, à ce que aucun traicté ne se face pour transferer la couronne en la main de princes ou princesses estrangers ; que les loix fondamentales du Royaume seront gardées., . . qu’il ait aemployer l’authorité qui luy est commise pour empescher que, sous le pretexte de la religion. l 5 la couronne ne soit transferée en mains estrangeres, contre les loix du Royaume. . . . . et neantmoins dés à present a declaré et declare tous traictez faicts et qui se feront cy aprés`, pour festablissement d’un prince ou princesse estrangere, nuls et de nul effect et valeur, comme faicts au prejudice de la loi salique. » .— L’ambassadeur d’Espagne propose alors le mariage de l’infante avec un prince français, de la maison de Lorraine, et enfin il nomme le duc de Guise, comme choisi, à cet effet, par Philippe II. Le duc de Mayenne députe aussitôt vers le Roi pour traiter dune trêve. Le 22 juillet, le Roi arrive de Mantes à Saint-Denys, elle lendemain devant l'assemblée des théologiens des deux religions, ou se trouvent trois curés de Paris y expose ses derniers doutes. A la suite de la discussion établie entre les ministres protestants et les docteurs catholiques, Henri IV se déclare converti aux sentiments de ces derniers, et fait dresser la formule de sa profession de foi.

Le dimanche 25 juillet, à neuf heures du matin, dans l’abbaye de Saint-Denys, en présence d’une foule d’habitants de Paris, accourus malgré les défenses et les menaces du légat, le Roi fait solennellement son abjuration entre les mains de l'archevêque de Bourges, reçoit l'absolution et entend la messe.