Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/402

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i DE HENRI IV., 373 ne soyés en appréhension de Tevenement de ce siege, les ennemys n’ayant manqué d’en_publier les bruicts le plus en la delaveur de i mes affaires qu’ils ont peu ; mais cela servira à faire perdre creance pour le-s aultres ; se trouvans ceulx#cy sy promptement convaincus de faulseté pour ce quidoibt advenir de ce dict siege, que je tiens desjà pour advenu. A_ la verité le siège a desjà esté un peu plus long qu’il navoit esté preveu ; mais le desir que j’ay tousjours eu de recouvrer cesteville, qui est tres bonne, la plus entiere qu’il se pourroit, et la preserver du sac et pillage, en a esté la principale cause ; n’ayant ja- mais voulu consentir qu’il se list aulcun grand eflort, sinon pied à 'pied ; mais je m’attendois bien que nous deussions donner une ba- taille, ayant sceu comme le duc du Maine avoit mande et asseuré sur son honneur à ceulx qui estoient dedans qu’il ne faulclroit de lessecou- rir et qu’il se perdroit plustost que de les laisser perdre. Je ne faisois toutesfois pas tant de fondement sur ceste promesse, parce que je luy en ay souvent veu faire de telles, qu’il n’a pas tenues. Comme sur ce que jesceus qu’il s’estoit de Soissons acheminé au bois de Vincennes, et que toutes ses forces de toutes les provinces de delà avoient leur rendés-vous prés de luy, mesmes voyant celles de Normandie con- duictes parle vicomte de Tavannes desjà arrivées a Dreux, je tenois pour tout certain qu’il hazarderoit un combat ; mais il a esté mieux conseillé qu'il ne_ pensoit, et s’estant contenté d’avoir faict ceste con- tenance, au lieu de venir à nous, il a reprins son chemin vers la ri- viere de Marne, et, à son exemple, les autres troupes de Normandie qui s'estoient approchées se sont retirées. Ce pendant nous avons tel- lement pressé ceulx de ceste ville, que leu r ayant faict quicter du tout i leur ravelin, et nous voyant d’ailleurs logez sur la bresche qui fut faicte le deuxiesme de ce mois,. ilsont prins la meilleure resolution, et ont! ce jourd’huy conclud et signé la capitulation de la reddition de la dicte ville, de laquelle ils_ doi-bvent sortir de demain en huict jours, ou cas que dans ce temps il ne comparoisse armée qui me fasse lever le siege, ou qu’il entre dedans la place quatre cens hommes de guerre en une seule Fois, qui sont conditions plus de vanité que de