Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/601

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572 LETTl’mES.l\/IISSIVES Je fais mettre avec celleecy le duplicata de la dicte despesche, pour vous en servir en cas que la premiere ne vous fust arrivée. J’ay depuis receu la vostre du 1Xc du passé, avec le duplicata de celle du v° de- cembre, que je n'avois point receue. J'ay veu par la premiere This- toire au vray du faict de Carcassonne ; qui a esté un grand malheur, auquel je voy bien que, de vostre part, vous avés pourveu autant qu'il vous estoit possible. S’i1 se decouvre qu’il y ayt eu de l’infide- lité, il est trés necessaire de la faire bien etexeinplaireinent cbastier. Si c'est la pure malice des habitans, ils ne tarderont gueres d’en faire la penitence et de s’apercevoir qu’ils n’auront pas gagné à chan- l ger de maistre, avec ce (l`\.l’1l est veritable que la Justice de Dieu ne leur manquera pas. Vous avés trés bien faict de fortifier les garnisons des places qui e11 sont les plus proches, afiin que les dicts ennemys ne siestendent pas de ce costé davantaige. Par la vostre derniere j’ay aussy veu ce qui est advenu du faict de la ville et cbasteau de Clermont, ou par vostre prudence il a esté bien pourveu. Mais parce que Yexemple aquelque consequence, s’il y a eu lieu de donner quel- que contentement à Fabre, en quelque aultre chose, quand bien elle — seroit plus a son avantage, festimerois que ce seroit eneores le meil- leur. Toutesfois, je m'en remets a vous pour en user ainsy que vous jugerés que les affaires de delà le peuvent comporter. Quand à Marseille`, _i’avois bien veu, il y aquelque temps, par lettres . qui ont esté interceptées, de la comtesse de Saulxl et du corps mesme ' Chrétienne d'Aguerre, lille de Claude qu’elle avait eu de son premier mariage, d’Aguerre, seigneur de Vienne—le-Chastel, Charles dc Créquy, sire de Créquy et de et de Jeanne de Hangest-Moyencourt, avait Canaples, prince de Poix, qui devint aussi épousé en premières noces Antoine de comte deSault, puis, ayantépousé en 1595 . Blanchefort, seigneur de Saint-Janvier, qui, Madeleine de Bonne, [ille de Lesdiguières, enhéritantducardinalde Créquy, son oncle l1érita,à la mort de celui ci, en 1626,. du maternel, prit pour lui et ses descendants d uché-pairie de Lesdiguières, créé en 16-1 1. le nom et les armes de Créquy. Sa veuve Quant à sa mère ; la comtesse de Sault, i se remaria à François-Louis d’Agoult, elle n°étaitpas encore disposée àcontracter comte de Sault, dont elle eut un fils qui, avec Lesdiguières Talliance qui se forma étantxnort sans enfants, la fit son héritière. trois ans plus tard ; car elle avait tenu jus- Elle même légua tous ses biens au fils qu’alors le parti de la Ligue dans la Pro-