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LETTRES MISSIVES

_ ` [1592.]-25 Mans.-1**., ` Cop. — Archives municipales de Clermont Ferrand. Copie transmise par M. Gonod, bibliothécaire I dela ville. [AU COMTE D'AUVEBGNE.] Mon Nepveu, L’on’m’a rapporté que par les impressions qui vous ont esté données vous estes entré en quel_ques soupçons et defliances de moy ; ce que j'ay trouvé autant cstrange comme il est esloingné l de toute verité. J e vous a .tous’ours aimé comme mon lils ; mes actions Y .l et le soing que jlay eu de vostre advancement vous l’ont deu faire congnoistre, et par mesme moyen composer vos actions pour me rendre les services et l'all’ection laquelle je me suis tousjours promis de vous. En quoy je veulx croire que vous ne manquerés jamais etque telles impressions ne procedent de vostre instinct, ains des art il"1:ices—d’aul- cuns qui sont prés de vous, qui ont l’ame et la volonté tres man- _ vaises. Tels conseils sont pernicieux, et ne debvés endurer prés de vous ceulx qui vous les donnent, qui n’ont but que de profiter de ' vostre ruyne, comme je m’asseure que mon cousin le duc de Mont- morencyl vous sçaurabien conseiller. Croyés-le, je vous prie, et tenés pour veritable qu’il n’y a qui vous acquiere plus d’honneur, d’a- vancement et de contentement, que de vous conserver en mes bonnes graces, auxquelles vous aurés tousjours bonne part, vous en rendant capable, comme je m’asseure que vous ferés par vos services et Fall fection que ferés paroistre au bien et advancement de mes affaires. le sçay que vous estes si bien né que vous ferés tousjours ce qui sera de vostre debvoir ; mais il faut que vous jugiés avec prudence les conseils et advis de ceulx qui sont prés de vous, pour observer ceulx qui vous conseillent ce qui est vertueux et de vostre debvoir, et es- loigner de vous les mauvais serviteurs. Vissouse, present porteur, ' Le jeune comte d’Auvergne était, Charlotte de Montmorency, le 6 mai de comme nous l'avons dit, gendre de ce l’année précédente, duc, dont il avait épousé la lille aînée, i