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Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/643

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LETTRES MISSIVES

i conseil ; mais puisque toutes les lettres que _j’ay receues de tous costez me pressent sy fort de vostre retour, et que tous sfaccordent que ma dicte province ne se peut saulver que par vostre prudence, pour infinies raisons qu'ils mlalleguent, je trouve tres bien et vous prie, mon Cousin, d’y voulloir retourner en la plus grande diligence que vous pourrés, pour y pourveoir selon vostre prudence, comme vous adviserés estre plus à propos, et sans vous arrester aux formes ordinaires, ny à l°0rdre des finances, en ce que vous jugerés ne les i debvoir pas suivre, pour un coup d’estat sy important que la conserë vatiou de ma dicte province ; m’asseurant que vous n’y mettrés pas la confusion, ains que vous y ferés meilleurmesnage que moy-mesme. Je vous dis cecy, mon Cousin, pour ce que vous scavés l’estat de mes afiaires aussy bien que nul aultre, et qu’il n’est pas en ma puis- ` sance, sans- perdre ma couronne, de despârtir si peu que _i’ay de forces- icy auprés de moy, pour vous en` envoyer, et aussy peu vous secourir d’argent. C’est pourquoy remets encores une fois, mon _ Cousin', à‘vous et à vostre prudence de faire pour conserver ma dicte province tout ce que vous jugerés estre pour le mieulx`, et de me tenir souvent adverty de tout ce qui y surviendra`: priant, sur ce, Nostre Seigneur vous avoir, mon Cousin, en sa saincte et` digne garde. Escript au camp devant Rouen, le xvf jour d’apvril 1592. i HENRY. ` BUZE. J’ay advis certain que S‘-Pol est passé et joinct à llarmée des ducs de Parme et de Mayne ;'de sorte que vous aurés moins diennemys en maprovince de Champagne et j’en auray davantage sur les bras. Touttesfois, jespere que Dieu benira de sa faveur la justice de mes armes, et que dans dix jours au plus tard il me donnera la victoire sur mes ennemys. .