1593. -8 MAI. ’ . .—
Orig. -- B. B. Fonds Béthune, Ms. 9115, fol. 25.
Cop. —, Suppl. fr. Ms. 1009-5.
A MON COUSIN LE DUC DE NIVERNOIS,
Pair de France.
Mon Cousin, La derniere que j’ay receu de vous est de Chasteau— fort, par j’ay esté bien ayse d’avoir entendu que vous ayés faict quicter lacampaigne au duc de Guyse, et qu’ayés pris le chas~ teau de la Maisoniort. _.Ie sçay, à mon regret, le peu de moyens que vous avés d’efTectuer la volonté qui est en vous de me servir et faire prosperer mes affaires en vostre gouvernement ; mais je sçay aussy combien vostre presence est utile pour mon service en tous lieux où vous estes, et comme elle sert d’obstacle aux desseings de mes ennemys ; qui me faict desirer grandement que vous soyés en personne en vostre dict gouvernement, ou je miasseure que vous seaurés sy bien juger ce qui sepourra faire pour Tadvancement de mes affaires, et vous ayder et mesnager ce peu de moyens qu’avés, ` que vous ne laisserés de produire beaucoup de bons eiieets de ce que je me suis tousjours promis de vostre affection et diligence. J’ay veu l’estat que m’avés envoyé des forces de mes ennemys, dont je vous seay fort bon gré. Le s’ de la Boissiere m’a adverty que, depuis, leur dicte armée est fort diminuée, et qu’elle est maintenant reduicte à quatre ou cinq mil hommes, tant de pied que de cheval. Elle estoit logée dans_ le bourg de Beauquesne, ou d’abordée la Bourlotte a esté tué,-selon `le dernier advis que j’en ay eu.
J’ay resolu ne m'esloigner de Paris, à cause de la conference, et
Cette conférence se tenait à Suresne, entre l'archevêque de Bourges, MM. de Chevigny, de Rambouillet, de Bcliomberg, de Bellievre, de Pontcarré, de Thou, Revol et de Vic, pour le Roi ; et d’autre part
l’archevêque de Lyon, l'évêque d’Avranches, l’abbé de Saint Vincent, MM. de Villars, Averson, Jeanin, de Pontarlier, de Montigny, du Pradelg Le Maistre, Bernard, Dulaurens et de Villeroi, de la part
des états.
