sages par cest exemple. J’ay receu aussy en la dicte depesche les
coppies des lettres que ceulx de Marseille escrivoient au Pape ; qui
est une preuve bien certaine pour les convaincre qu’ils n’ont rien de
bon dans le cœur : car en mesme temps ils me faisoient tenir tout
aultre langage, comme je crois qu’ils ont faict à vous-mesme, qui aves '
pris la bonne resolution de les approcher et leur faire sentir quelles
sont les conditions de la guerre, car il.n’y a rien que l’ayde et le re
pos qu’ils ont par dessus les aultres, qui les facent entrer en ces vaines
presomptions de’ne devoir despendre de personne. .l’ay sceu comme
vous deviés entrevoir mon cousin le duc de Montmorency, vous et
le seig' Alphonse ; dont j’ay esté bien ayse, parce que je m’a’sseure que
° . de ceste communication que vous avés ensemble, il en reussira beauî
coup de fruict à mon service. ll a couru icy quelque bruict, depuis
- peu de jours, que vous estiés allez ensemble assieger la ville d’Arles,
i et que vous l’aviés emportée ; mais n’en voyant nul advis de vostre i
part, je ne me veux pas haster de le croire, et la tiens tousjours pour '
incertaine. Si elle estoit vraye, ce seroit un` grand advantage acquis
en ceste province, et croy que celles d’Aix et de Marseille rabattroient
beaucoup de leur opiniastreté. Quant au retrancbement que vous
vous plaignés qui a esté faict sur les garnisons de vos gouvernemens Q
de Xaintonge et Angoumois, je vous manday, dés le commencement
de ceste année, qu’encores que ceste reduction soit generalle pour
i toutes les provinces, que neantmoins _i’en eusse volontiers excepté
cellesde vos gouvernemens, n'eust esté Timpossibilité qu’il y avoit
_ de faire quelque fonds pour la garnison de Metz. .l’ay estimé que,
` pour un aussy bon efiect, vous consentiriés plus volontiers la dicte,
reduction ; toutesfois, je feray ce qui sera possible pour vous con-
tenter en cela pour l’année prochaine.
Quant à nos nouvelles d’icy, je vous ay cy-devant faict entendre la
resolution que _j'avois prise de recevoir instruction sur le faict de la
- religion, suivant la promesse que j’en lieis à mon advenement à ceste
Couronne ; et à present, cest effect, je fais faire une deputation des
prelats et de grands personnages ecclesiastiques qui m’ont esté nom-
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