Page:Henri IV - Lettres Missives - Tome3.djvu/834

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

car de vous en attribuer la coulpe, ja n’advienne, mon bel ange : j’ay trop de certitude de vostre affection, qui m’est certes bien deue, car jamais mon amour ne fut plus grande, ny ma passion plus violente ; u qui me faict user de ceste redite par toutes mes lettres : Venés, venés, venés, mes cheres amours, honorer de vostre presence celluy qui, s’il estoit libre, iroit de mille lieues se jetter à vos pieds pour n’en bouger. Quant à nos allaires d’icy, nous avonsosté l’eau du fossé, mais nostre batterie ne peut estre preste que vendredy, que je souperay, s’il plaist à Dieu, dans la ville. Le lendemain que vous arriverés à Mante, ma sœur viendra à Anet, ou j’auray l’honneur de vous voir tous les jours. Je vous envoye un bouquet d’oranger, que l’on me vient d’envoyer. Je baise les mains à la vicomtesse, si elle y est, et a ma vraye amye, et à vous, mes cheres amours, un million de fois les pieds. Ce xvj° juin.

- 1593; — 20 Junv. --1**.

I Orig. — Arch. du grand duché de Hesse-Cassel.

’ Imprimé. — Correspondance de Henri IV arec Maurice le Scwant, landgrewe de Hesse, publiée par M. DE RoMMi—:L. Paris, 18ào, in-8°, p. li.

[A MON COUSIN LE LANDGBAVE DE HESSE.]

Mon Cousin, Les affaires de mon Royaume ont pris un tel chemin depuis quelque temps, que le roy d’Espaigne, continuant toujours ses praticques et desseings, a peu faire tenir une forme d’estats dans » - Paris, pour faire procedder à lleslection de sa fille, ou de quelque j prince qui fust à sa disposition. Ce que j’ay jugé sy pernicieux pour le bien de mon Estat et de ceulx qui sont conjoincts en m-a cause, i que j’ay estimé à propos de convocquer une notable assemblée de princes, officiers de ma Couronne, seigneurs et aultres notables pere ` sonnages, tant d’une que d’aultre religion, pour regarder ensemble i "<= à cé qui est de la religion et de l’Estat, et les unir estroictement par ce moyen, pour faire une forte opposition à mes ennemys. Je suis contrainct d’appeller à ceste fin prés de moy, de divers lieux, ceulx.